Schuman et l'Algérie. Courrier à l'intention de messieurs Klein, Petit Jean et Burguin, de la Fondation Schuman.

À Louvain-la-Neuve, le dimanche 18 février 2018.

Messieurs,
Robert Schuman, alors qu’il était ministre de la justice en France, prit part au dispositif de tortures et assassinats mis en place par l’État français en Algérie. Cette information est connue au moins depuis l’an 2000, lorsque le journal Le Monde la révéla :

Autre découverte de Claire Mauss-Copeaux : un texte du 3 août 1955, signé par le même général Koenig, mais aussi par le ministre de la justice, Robert Schuman. Il précise la conduite à tenir en cas de plaintes faisant suite à « de prétendues infractions » attribuées aux forces de l’ordre : « une action supprimant la responsabilité pénale de ses auteurs (…) [sera suivie] d’un refus d’informer ( …) Les plaintes devront faire l’objet d’un classement sans suite, dès lors qu’il apparaîtra incontestable que ces faits sont justifiés par les circonstances, la nécessité, ou l’ordre de la loi. » En d’autres termes, le pouvoir civil assurait d’avance aux militaires l’impunité pour les dépassements qu’il exigeait d’eux. Et cela, deux ans avant la « bataille d’Alger », supposée avoir constitué le tournant en matière d’exactions. Fuente: Des historiens soulignent l’emploi « systématique » de la torture par l’armée française en Algérie, Le Monde del 3 de diciembre de 2000.

Sauf erreur de ma part, votre site ne mentionne pas cette information. Est-ce par méconnaissance ou par volonté délibérée ?
Je publie ce message dans mon blog et serais heureux de publier aussi votre réponse, si vous estimiez opportun de me la faire parvenir.
Bien à vous,
S. Nowenstein.