Atelier d'écriture en espagnol. Lettre aux collègues. Esteban Nierenstein.

Salut les collègues1,
Je voudrais vous soumettre l’idée suivante : organiser un concours d’écriture destiné à des lycéens espagnols qui travailleraient sur des thématiques que nous abordons dans nos cours. Nos élèves constitueraient les jurys du concours et le prix serait un séjour du lauréat chez nous. Il serait hébergé chez la famille de l’un de nos élèves et il fréquenterait notre lycée pendant son séjour.
Un exemple, pour fixer les idées.
Soit cette histoire :
La historia de un conejo que quería ser tan grande y fuerte como un buey
On propose aux participants au concours les pistes suivantes :
El conejo cae a los pies de Sikrosio
Fedra, el pirata de Espronceda y Juan Darién, el tigre de Quiroga, se unen a la banda de SIkrosio y del conejo.
Nos élèves auront travaillé sur Phèdre en français et sur les autres textes avec nous (c’est le cas, actuellement, pour l’une de mes classes de seconde). Ils auront aussi effectué le travail proposé aux participants. Ils seront donc en mesure de juger le travail de leurs camarades espagnols.
Pendant le séjour du lauréat chez nous, il fait, avec nos élèves, des travaux d’écriture. Tout le monde se parle en espagnol.
Rien ne s’oppose à ce que l’initiative soit renouvelée plusieurs fois au cours de l’année ou à ce que des collègues d’autres langues -d’autres matières- s’y associent aussi.
Rien ne s’oppose non plus à ce que nos élèves soient, en retour accueillis dans les établissements partenaires. Susciter des échanges entre nos élèves et des élèves hispanophones est, d’ailleurs, l’objectif principal de l’initiative.
Qu’en dites-vous ?
Esteban

1Dans la version originale de ce texte, l’auteur écrit “Salut les filles”. Nous avons préféré le mot “collègues” : reproduire ce genre de familiarité dans un texte ayant vocation à être diffusé et -qui sait ?- peut-être aussi relayé par nos autorités, nous aurait paru une frivolité. Esteban Nierenstein, informé de cette modification, ne s’y est pas opposé. Il nous a raconté, par ailleurs, amusé, que cette façon de s’adresser à ses collègues était un peu un private joke entre elles et lui, car, pendant quelque temps, la coordinatrice de l’équipe d’espagnol, habituée qu’elle était à n’avoir pour collègues que des femmes, avait continué à dire : “allez, les filles, on y va ?”. Avant de nous quitter, Esteban Nierenstein tient à préciser que ‘l’emploi du masculin n’implique pas qu’il rejette l’écriture inclusive, mais que lui-même ne se sent pas très à l’aise encore avec la démarche et qu’il ne sait pas très bien comment faire pour l’intégrer à ce genre de document. Il lui arrive, cependant, de l’employer dans d’autres circonstances.