Interdire un parti politique, c’est souvent inutile quand c’est possible et impossible quand ce serait utile.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/10/en-allemagne-des-responsables-du-parti-d-extreme-droite-afd-envisagent-l-expulsion-en-masse-d-allemands-d-origine-etrangere_6210063_3210.html

La possibilité que contient le droit allemand d’interdire un parti politique fut utilisée jadis pour interdire le parti communiste, qui était marginal. Elle perd son efficacité juridique et politique lorsqu’elle vise un parti bien installé comme l’AfD, alors même que ce dernier constitue un danger autrement redoutable.
Remarquons, en parallèle, que l’ombre du nazisme est en partie à l’origine de l’extrême timidité (pour ne pas dire de l’extrême soutien) de l’Allemagne à l’égard d’Israël et de ses bombardements à Gaza. Ce souvenir n’empêche pas la montée de l’AfD.

Remarquons enfin que le souvenir de la Shoah n’a pas empêché Israël de collaborer avec le génocide des indigènes guatémaltèques, avec les militaires argentins ou avec les AUC colombiennes, qui, pour faire disparaître les cadavres de leurs victimes, construisirent des fours crématoires.

Le souvenir de la Shoah n’a pas empêché Gaza.
Le présent a la force d’évider le droit et d’empêcher l’emprise sur lui du passé.
L’interdiction n’est possible que quand elle est inutile.