A Timburbrou, le 24 mars 2034 (22 mars 2023 de notre temps).
Comme nos lecteurs le savent, le lycée de Timburbrou est un établissement scolaire qui se situe dans un univers parallèle au nôtre. La scission entre nos univers est récente, c’est pourquoi ce qu’il advient chez eux diffère peu de ce qui se produit chez nous.
Le lycée de Timburbrou mène des études au long cours. La nécessité de cette démarche s’imposa comme une évidence lorsqu’il s’est agi d’étudier les arbres, dont la durée de vie, plusieurs centaines d’années, requerrait que des générations innombrables d’élèves, enseignants et chercheurs se coordonnent. Il apparut rapidement que d’autres disciplines que la biologie pouvaient bénéficier de la démarche originale mise en place par le lycée. C’est ainsi, par exemple, que depuis de dizaines d’années, les effets sur le climat des énergies fossiles sont étudiés attentivement. La connexion entre les générations participant à ces études se fait par les Livres. Les Livres contiennent des histoires que les élèves reçoivent de leurs condisciples. Modifiées, ces histoires sont transmises aux générations suivantes, qui les modifieront et les transmettront à leur tour.
Les histoires des Livres ont cependant une utilité plus grande que celle de contribuer à la continuité des enquêtes de Timburbrou. Cette utilité supplémentaire est triple : les histoires permettent de tester des hypothèses, de protéger activistes et journalistes et de changer le monde. On peut affirmer, de façon générale, que, dans Timburbrou, la fiction a plus de poids que chez nous.
De cet univers, nous recevons des nouvelles, mais elles sont épisodiques, fragmentaires, irrégulières. Lorsqu’elles nous parviennent, nous en rendons compte ici.
Celles que nous avons reçues hier portent sur la crise des opiacés qui a fait, qui fait toujours, des ravages chez nous. Aux États-Unis, on le sait, 500.000 morts sont imputables aux opiacés.
Nouvelles de Timburbrou reçues par S. Nowenstein le 15 mars 2023.
Chez eux, comme chez nous, The Lancet nous met en garde : il ne faut pas que la famille Sackler poursuive, en dehors des États-Unis, la promotion agressive et trompeuse des opiacés. Il serait inacceptable que ce qui s’est passé avec l’industrie du tabac se reproduise avec les opiacés. La consommation de ces produits en Islande s’est accrue de 96 % en sept ans, celle de l’Australie, entre 1992 et 2012, a été multipliée par 15. Mais les inquiétudes sont encore plus grandes, si l’on ose dire, pour des pays comme le Brésil (une augmentation de 465% entre 2009 et 2015), où les appareils étatiques sont peu orientés vers la protection de la population, où ils tendent, au contraire, à se mettre au service d’intérêts privés.
Mundipharma est l’outil par lequel la famille Sackler donne aux pratiques qu’elle a mises en place aux États-Unis une projection mondiale. Mundipharma n’est pas concernée par les décisions que la justice étasunienne a prises à l’encontre de Purdue Pharma, l’entreprise qui permit à la famille Sackler d’engranger 35 milliards de dollars (elle dut consacrer 4.5 milliards à des indemnisations diverses).
Les lycéens de Timburbrou enquêtent, mais leurs frères et sœurs, qui étudient ou travaillent, leurs parents, leurs enseignants, leurs voisins le font aussi. Un réseau mondial s’est formé (LA RED), dont le centre névralgique est Saint-Josse-ten-Noode, un quartier pauvre de Timburbrou où les prix relativement bas du logement et le désir de vivre à proximité de membres de sa communauté ou de sa famille ont attiré 154 nationalités des cinq continents.
La puissance de LA RED a surpris. Mariántaga Alba, responsable environnement du journal Le Soir, explique : « On n’arrive plus à se passer de LA RED. C’est comme si nous avions des milliers de correspondants sur le terrain qui sont en mesure de nous proposer des dizaines de milliers de témoignages. Nos enquêtes ont acquis une finesse et une précision dont elles étaient dépourvues auparavant. »
Madame Alba le reconnaît volontiers : ce sont des membres de LA RED qui ont attiré son attention sur la participation active de trafiquants d’héroïne à la promotion des opiacés légaux. Grâce à LA RED, des signaux faibles qui seraient passés inaperçus sans elle ont été détectés. (La question de la fiabilité de ces signaux et celle de leur collecte a été résolue habilement par la mise en place de Noyaux Locaux de Fiabilité et Certification, des structures indépendantes et très nombreuses qui s’emploient à vérifier et certifier l’exactitude des informations d’un nombre réduit de sources. Le logiciel SAMAN 22, développé par l’INRIA, permet d’effectuer une vérification automatique puissante. S’ils sont rigoureux, les journalistes vérifient les témoignages qu’ils sélectionnent pour écrire leurs articles.
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Juan Mariano Alvarez
Juan Mariano Alvarez est né a Medellin, Colombie. Il a connu la pauvreté et il dut abandonner l’école des Jésuites où ses parents l’avaient inscrit alors que la destruction des champs de pavot ne les avaient pas encore privés de l’essentiel de leurs revenus. Inscrit dans une école publique, il réussira par la suite à terminer ses études de droit. Il exercera le journalisme quelque temps, mais le métier est ingrat. Il traverse la jungle du Darién, arrive au Panama et parvient, après un voyage épuisant dont il refuse de parler, aux États-Unis.
En 2002, on le trouve ouvrier dans une usine où il mélange des produits chimiques, à Roanoke, Virginia, EEUU, dans les Appalaches. L’usine appartient à la famille Sackler.
En mars 2023, après s’être beaucoup renseigné sur la crise des opiacés, il conçoit un projet grandiose : écrire une saga romanesque où l’addiction aux opiacés aurait été voulue et organisée par les trafiquants d’héroïne pour accroître, in fine, le nombre de consommateurs de leur drogue. Les narco-trafiquants savaient que les usagers d’Oxycontin et autres opiacés, lorsque les ordonnances viendraient à manquer, se tourneraient vers l’héroïne. Dans le livre qu’allait écrire Juan Mariano, l’accroissement exponentiel de la consommation des opiacés légaux n’avait pas été pour les trafiquants une aubaine inattendue, mais un but consciemment recherché.
Différentes possibilités s’offraient à Juan Mariano pour contourner la difficulté évidente d’imputer aux trafiquants des évolutions qui, certes, les avantageaient, mais qui, prima facie, comme on dit, ils n’avaient pas pu anticiper et, encore moins, susciter.
La solution la plus évidente était de faire appel aux voyages dans le temps : les trafiquants remontant le temps, ont agi pour que l’industrie pharmaceutique leur prépare le terrain et facilite l’explosion de consommation d’opioïdes qui allait faire le lit de celle de l’héroïne. D’autres versions faisaient des Sackler et des narcotrafiquants des manifestations d’une force qui les manipulait. Cette force pouvait être un champignon qui s’immisçait dans les neurones de certains individus dont il orientait le comportement vers la destruction de l’Humanité ou, à tout le moins, de certaines communautés. Cette force pouvait être aussi d’origine extraterrestre ou diabolique. Juan Mariano avait du mal à trancher.
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Belisario
Belisario se rappelle le bruit, la chaleur, la confusion. Juan Mariano, dont le corps brûlé n’a plus que quelques minutes à vivre, parvient à lui dire de prendre la clé USB qui se trouve dans son casier.
L’usine chimique payait mal. Le personnel changeait souvent et ceux qui parlaient anglais étaient une minorité. L’explosion fut causée par l’incompétence du personnel, par l’indifférence de la direction et, surtout, par l’avidité de cette dernière.
La clé contient de milliers de pages. Ordonnées chronologiquement, on comprend, sans qu’il soit besoin de toutes les lire, que Juan Mariano a fini par se décider.
Dans le quartier cossu de Guarapa, Bogota, des narcotrafiquants côtoient des membres issus de la bourgeoisie colombienne dont l’enrichissement ancien leur a permis d’acquérir une forme de respectabilité. Le quartier accueille aussi des cadres d’entreprises étrangères.
Dans ce milieu, les échanges amicaux, ceux qui se produisent lors d’une grillade organisée entre voisins ou pendant qu’on attend les enfants à la sortie de l’école, constituent un bouillon de culture où des idées surgissent, mûrissent, se concrétisent, sans qu’il soit toujours possible de distinguer une intentionnalité précise. Ce sont pourtant ces interactions qui intéressent Juan Mariano, qui les traque. Les fichiers des deux dernières années contiennent des articles de magazines de mondanités, qui décrivent la vie des Colombiens les plus riches. Il y a aussi des sauvegardes de posts dans les réseaux sociaux par lesquelles les célébrités du pays se mettent en scène. Mais les fichiers de Juan Mariano contiennent aussi des messages qui montrent que, d’une manière ou d’une autre, il a eu accès à des documents privés.
Belisario comprend que les narcotrafiquants ont retenu la leçon de la crise des opiacés nord-américaine. L’avidité des Sackler, la corruption des régulateurs, les insuffisances du système de santé et des mécanismes d’information des médecins existent déjà en Colombie, mais aussi ailleurs. On peut aider le hasard, s’est-on dit, on peut accélérer l’enchaînement. Il faut surtout que les sociétés ne comprennent pas ce qui leur arrive, il faut empêcher ceux qui le font, journalistes, médecins, infirmiers, d’avertir des conséquences redoutables qu’entraîne la surconsommation -y compris légale, surtout légale- d’opiacés.
Le lendemain de l’accident qui causa la mort de Juan Mariano, son casier était forcé. Avec un sentiment de vertige, avec une peur qu’il n’a plus connue depuis qu’il a quitté Medellin, Belisario comprend que Juan Mariano n’a jamais cessé d’être journaliste. Il camouflait ses enquêtes en multipliant les fictions.
Gwendana
Nous avons dû exfiltrer Juan Mariano.
Celle qui parle s’appelle, dit s’appeler, Gwendana.
Belisario marche avec elle le long de la rivière Roanoke. Gwendana lui a parlé alors qu’il rentrait chez lui, après le travail à l’usine. Doit-il faire confiance à Gwendana ?
Gwendana sait des choses que peu connaissent. En regardant au loin, par dessus les eaux agitées de la Roanoke River, Gwendana raconte l’histoire du python qui voulut tuer Juan Mariano lors de la traversée du Darién et qui, tué par l’ami de Belisario, le sauva de mourir de faim. Mais Gwedana sait aussi que les pythons n’existent pas en Amérique Latine et que la seule vérité de l’histoire est celle de la vision d’un serpent qui guérit l’insomnie en chassant de l’esprit du dormeur le souvenirs des corps déchiquetés. Elle est capable de citer Horacio Quiroga affirmant dans El Darién que le serpent incarne la sagesse.
Tous les systèmes de communication peuvent être pénétrés. Nous communiquons par nos histoires, dit Gwendana. Nous les noyons dans la production de GPT et autres intelligences artificielles.
Belisario
L’armée colombienne avait des objectifs précis en nombre de guérilleros tués. Pour les atteindre, ses agents proposaient du travail à des jeunes pauvres, qui, transportés dans les zones de combat, étaient assassinés et déguisés en guérilleros. Belisario, enfant, a assisté à l’une de ces tueries derrière un buisson, terrifié. Il dut son salut à l’indifférence de l’un des militaires, qui le vit mais ne le tua pas.
En France
Les lycéens de Timburbrou enquêtent sur un discours d’un ancien secrétaire d’État qui les intrigue.
Ils l’ont découvert après une conversation qu’ils ont eue avec une pharmacienne de leur quartier. Celle-ci les a informés que la crise des opiacés n’a jamais atteint des proportions comparables à celles qu’elle a revêtues aux États-Unis. La consommation d’opiacés, en France, était inférieure à celle des pays européens, l’accroissement avait été moins fort, même s’il fallait rester vigilant. Cette différence remontait, selon la pharmacienne, à une culture différente de celle qui prévalait parmi les médecins étasuniens. Depuis, longtemps, depuis le plan Kouchner contre la douleur, les médecins français prenaient soin de la douleur de leurs patients. Grâce à cette culture, ils n’avaient pas été submergés par la vogue et la vague de l’Oxycontin.
Les élèves avaient fait des recherches et avaient trouvé un discours prononcé par le secrétaire d’État Kouchner… qui reprenait point pour point les éléments de langage de la campagne promotionnelle de Purdue Pharma. La date du discours correspondait au moment où la compagnie intensifiait ses efforts pour élargir l’utilisation des opiacés dans le traitement de la douleur. Les élèves ont fait l’hypothèse que, si la France avait mieux résisté à la diffusion des opiacés, cela avait été malgré Kouchner et non grâce à lui. En ce moment, une nuée d’enseignants, élèves et d’étudiants de journalisme et de médecine fouillent dans les archives du ministère de la Santé. Hier, ils ont trouvé ceci :
Ce programme national a été élaboré en collaboration avec la Société d’étude et de traitement de la douleur (SETD) le collège national des médecins de la douleur (CNMD) et le collège national des enseignants universitaires de la douleur (CNEUD). »
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/programme_lutte_douleur_2002-05.pdf
La SETD était le chapitre français de l’IASP. L’héritière de la SETD, la SFETD, l’est toujours. L’IASP était financée, parmi d’autres, par Purdue Phrarma. Il en fallait des preuves. Ils les ont trouvées dans le rapport Corrupting influence, Purdue and the WHO, de Hal et Rogers, élus à la Chambre des Représentants des Etats-Unis. Ils ont appris, en même temps, que l’OMS avait très durablement été sous l’influence de l’IASP (pages 13 à 15 du rapport).
Le journal anglais The Guardian rend compte du rapport. Les élèves poursuivent leurs recherches.
Prescrire accepte de collaborer avec LA RED
La revue Prescrire a accepté de collaborer avec les élèves de Timburbrou et avec les enseignants de LA RED. Prescrire guidera les recherches des élèves.
L’interlocuteur de LA RED chez Prescrire est Martina Cruz-Y-Fierro, française d’origine colombienne. En vérité, c’est sous l’insistance de Martina que Prescrire accepte de collaborer avec LA RED. Prescrire est souvent sollicitée par des enseignants admiratifs de son travail. En général, la revue se voit, bien malgré elle, contrainte de refuser les demandes des enseignants, car elle estime devoir consacrer toute son énergie à informer médecins et pharmaciens. LA RED, dans ses textes journalistiques, s’inspire du cheminement rigoureux que Prescrire impose à ses textes.
Contrairement à ses collègues de la revue, Martina connaissait LA RED lorsque la demande des élèves fut débattue. Elle savait que La RED avait interpellé différentes autorités sur l’affaire Blanquer/Sandoval. Sandoval est un ancien policier argentin, extradé par la France vers son pays d’origine, qui fut condamné à 15 ans de prison pour l’enlèvement et la torture d’un jeune étudiant d’architecture, Hernan Abriata. Sandoval quitta son pays après la chute de la dictature militaire (1976-1983) et s’installa en France, pays dont il acquit la nationalité. Cela paraîtra invraisemblable, mais Sandoval devint enseignant dans le prestigieux Institut des hautes Etudes d’Amérique latine (IHEAL), où il fut embauché par celui qui allait devenir ministre de l’éducation en France, Jean-Michel Blanquer. En même temps qu’il enseignait à l’IHEAL, Sandoval conseillait les Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), selon Le Monde diplomatique. Les AUC furent l’un des pires groupes paramilitaires d’Amérique Latine. Il se finançait notamment par l’exportation de cocaïne. Martina pense que LA RED est un collectif sérieux et elle estime devoir l’aider. Elle suit attentivement son enquête sur les paramilitaires colombiens.
LA RED, la fiction. L’heure du bilan ?
Le recours par LA RED à la fiction fait débat à Timburbrou. Les créateurs de LA RED voyaient dans la fiction un instrument qui permettrait de tester des hypothèses que l’on s’efforcerait ensuite de vérifier. Cependant, on s’aperçut très vite que la fiction comportait un autre avantage, celui de protéger ceux qui collaboraient avec LA RED. Dans certains pays, l’assassinat de journalistes et de leurs sources était -et reste- une manière fréquente de peser sur la délibération publique. La fiction permettait de feindre que l’on parlait de littérature, pas du monde, pas de politique, pas d’opiacés ou de corruption. Néanmoins, cette protection était faible sans le nombre. LA RED préconisa alors la création de profils fictifs. Dans certaines régions, les profils fictifs remplacèrent presque entièrement les personnes réelles dans les réseaux sociaux. Il se créa ainsi un volume considérable de leurres dans lesquels les assassins de journalistes éprouvaient parfois du mal à s’orienter. La difficulté de distinguer la réalité et la fiction, la réalité cachée sous la fiction et, surtout, le nombre de ceux qui pratiquaient la fiction, sans rendre impuissants les ennemis de l’information, leur compliquait la tâche. Dans des pays plus policés, où les journalistes font face non aux risques d’élimination physique, mais à la pression financière qui découle des procès à répétition, LA RED desserrait occasionnellement l’étreinte.
Les outils d’écriture automatique avaient permis de multiplier exponentiellement les leurres, mais aussi de tester publiquement des hypothèses. En ce qui concerne les Sackler, la prolifération de récits où cette famille et Multipharma s’accommodaient fort bien de la contribution des trafiquants de drogues illicites au développement du marché des opiacés licites avait permis de tester l’hypothèse d’une complicité passive. Aussi bien la famille Sackler que l’entreprise Purdue ont vite renoncé à poursuivre en diffamation les diffuseurs de ces récits dont les éléments fantaisistes -extraterrestres, sorciers, voyages dans le temps-, nombreux et outranciers, indiquaient ostensiblement qu’il s’agissait d’œuvres d’imagination. Il reste que des journalistes qui avaient découvert que des trafiquants colombiens avaient acheté des actions dans des journaux médicaux ont été assassinés. Le même sort ont connu des médecins qui ont dénoncé que des trafiquants finançaient l’activité de fondations de lutte contre la douleur prônant le recours sans limites aux opiacés. Malgré les efforts de LA RED, le métier de journaliste reste dangereux et les tueurs parviennent de plus en plus à identifier les être humains qui leur sont assignés. D’où le débat.
On se demande si l’efficacité de la fiction ne s’émousse pas, si elle ne risque pas de procurer un sentiment illusoire de sécurité, alors que les adversaires de l’information se sont adaptés et arrivent assez souvent à déjouer les leurres que LA RED dresse devant eux. Un consensus semble cependant se dégager : il ne faut pas abandonner la fiction, mais la faire évoluer pour qu’elle parvienne à nouveau à désorienter ses adversaires et, ainsi, à protéger efficacement ceux qu’elle doit dissimuler.
N’hésitez pas à revenir sur ce blog pour accéder aux informations qui nous parviennent de Timburbrou.