Quand nos inspecteurs veulent créer une usine à gaz. Notre réponse

A l’intention du Collège des IEN-ET-EG-IO et du Collège des IA-IPR de l’ Académie de Lille

s/c du chef d’établissement

Mesdames et Messieurs les Inspecteurs,

Submergés par le travail, nous prenons toutefois un peu de temps afin de vous remercier pour votre dernière communication et afin, également, de formuler quelques remarques et interrogations rapides.

  1. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis la dernière réforme, il est courant qu’une quarantaine de collègues interviennent dans une classe.
  2. Dès lors, votre demande que nous coordonnions, voire planifiions, les travaux donnés à une classe nous apparaît en contradiction flagrante avec votre rappel de la nécessité d’éviter l’épuisement de chacun.
  3. L’injonction impossible à réaliser que vous nous délivrez revient à faire porter sur nous et, en premier lieu, sur les professeur principaux la responsabilité de la surcharge de travail des élèves (bien réelle, au demeurant) alors que cette dernière nous semble surtout provenir de l’imprécision anxiogène des consignes ministérielles.
  4. Il nous est difficile de concevoir que vous nous délivriez de tels « conseils », qui, venant de nos supérieurs hiérarchiques, doivent être lus comme des instructions.
  5. Nous déduisons de ce qui précède que vous n’entendez pas nous voir prendre au sérieux vos instructions.
  6. Pourriez-vous nous confirmer que notre analyse est correcte et que, contrairement aux apparences, vous ne nous demandez de nous coordonner toutes les semaines à 40 et de ce faire pour autant de classes dans lesquelles nous intervenons ?
  7. Nous nous étonnons que vous nous indiquiez ce que doit contenir « la première page du dossier » que vous nous enjoignez de préparer. Nous considérons que ce faisant vous empiétez sur notre liberté pédagogique.
  8. Idem pour l’injonction de faire appel à des documents de différentes natures (sic), faisant appel à différentes activités, si tant est que nous parvenions à donner un sens précis à cet énoncé.
  9. Nous notons que vous prenez enfin position sur la question des notes des travaux effectués pendant la fermeture des établissements scolaires. Vous prenez acte de l’impossibilité devoir ces notes intervenir sur la moyenne du troisième trimestre. Que de temps perdu, cependant, avant de constater une telle évidence !
  10. Quelle position les collègues qui ont annoncé à leurs élèves que leurs travaux seraient notés et que ces notes compteraient pour le troisième trimestre doivent-ils prendre désormais ?

Nous prions d’agréer, mesdames et messieurs les inspecteurs, l’expression de notre attachement au service public d’éducation.

Sebastián Nowenstein,

pour la liste d’Union du lycée R de V.