Travail pédagogique en cours.
Le drame du 24 novembre 2021, au cours duquel 27 migrants perdirent la vie, soulève de nombreuses questions.
Nous proposons celles que l’on trouvera ci-après. Que ceux qui le souhaitent les posent ou se les posent. N’hésitez pas à nous transmettre vos réponses. Choisissez les questions que vous voudrez, écartez celles qui ne vous conviennent pas. Vous pouvez aussi concevoir les questions de votre choix et y répondre.
Vous pouvez consulter le dossier sur cette affaire ici.
La diffusion publique de questions est une démarche qui a un précédent dans ce blog : https://sebastiannowenstein.org/2023/02/07/labus-du-off-en-politique-le-dejeuner-du-president-mes-questions-retour-sur-linfomation/
Les questions
- Avez-vous connaissance de documents administratifs, autres que ceux que nous avons déjà demandés, en rapport avec le sujet ?
- Les associations le répètent : avant la sécurisation de la frontière, les passeurs n’existaient pas. Peut-on imputer aux autorités françaises la responsabilité de ces morts ? La réponse à cette question nécessite de définir le sens que l’on donne au verbe imputer.
- Peut-on imputer aux seuls opérateurs les dysfonctionnements constatés au sein du Cross Gris-Nez ? Y a-t-il une responsabilité de l’État ? Des responsabilités excessives ont-elles été confiées à une personne extrêmement jeune et fragile psychologiquement ? La nécessité de faire face à des centaines d’appels avec des moyens insuffisants peut-elle donner lieu à des comportements inappropriés (voir à ce sujet les déclarations de l’un des militaires à Radio France) ? Les insuffisances de l’administration sont-elles de nature à atténuer la responsabilité pénale des opérateurs, qui auraient été soumis à une pression excessive ?
- Doit-on autoriser la libre circulation des personnes dans le monde ? Est-il acceptable moralement de fermer les frontières pour limiter les flux migratoires ?
- Quel est le taux de réussite de celles et ceux qui tentent de traverser la Manche ? Combien y a-t-il eu de morts lors de ces tentatives ?
- Selon l’ONU, 2500 personnes sont mortes en Méditerranée en 2022 en essayant d’atteindre l’Europe. Ces chiffres sont-ils fiables ?
- Peut-on affirmer qu’il existe une volonté de réguler les flux migratoires par la mise en danger des personnes voulant atteindre l’Europe ou la Grande-Bretagne ? Si tel est le cas, est-ce légitime ? Si oui, comment estimer le niveau de danger auquel doivent être exposés les personnes afin de les dissuader de migrer ? Faut-il accroître le danger et le nombre de morts jusqu’à ce que l’immigration cesse ? Doit-on, au contraire, estimer que toute mise en danger de la vie d’un migrant est inacceptable ?
- Debra Roberts, coprésidente du groupe 2 du GIEC, explique au Monde que la moitié de la population humaine vit dans des zones hautement vulnérables au changement climatique. Comment intégrer cette donnée à la politique migratoire française et européenne ?
- Les sondeurs savent que la façon dont on pose une question détermine la réponse que l’on obtient et les résultats d’un sondage. Soient les questions suivantes : Faut-il remorquer les bateaux de migrants jusqu’aux internationales lorsqu’ils arrivent d’Afrique ? Faut-il durcir le dispositif Frontex ? Faut-il qu’augmente le nombre de morts en Méditerranée ? Pensez-vous qu’il s’agisse de manières différentes de poser la même question ou pensez-vous, au contraire, que ces questions sont de nature différente ? En d’autres termes : pensez-vous que les propositions suivantes soient équivalentes ? 1. Il faut remorquer les bateaux jusqu’aux eaux internationales. 2. Il faut durcir le dispositif Frontex. 3. Il faut qu’augmente le nombre de morts en Méditerranée.
- Vous devez rédiger la question d’un référendum destiné à interroger la population sur la politique migratoire qu’elle veut. Imaginez plusieurs questions, commentez-les et prédisez le résultat de la consultation de manière argumentée.
- Imaginez un processus qui permettrait de choisir de manière démocratique la question à poser dans le cadre de ce référendum imaginaire.
- Le procès pénal auquel a donné lieu la tragédie du 24 novembre 2021 semble avoir suscité dans les médias un intérêt moindre que celui du drame lui-même. Si vous partagez ce constat, quels commentaires vous inspire-t-il ?
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