À Lille, le mercredi 13 février 2019.
Monsieur le ministre,
s/c du chef d’établissement,
Un amendement vient d’être adopté par l’Assemblée nationale qui dispose qu’un drapeau français, un drapeau européen et les paroles de la Marseillaise seront affichées dans les salles de classe.
Le député Ciotti, auteur de l’amendement sus-cité, a motivé son initiative en se référant au fait que des élèves ont refusé de s’associer à la minute de silence par laquelle, dans de nombreuses écoles de France, on rendit hommage aux victimes des attentats de 2015.
Or, ainsi que je l’ai écrit en son temps à madame Laborde (voir annexe), qui présidait la Commission d’enquête sur le fonctionnement du service public de l’éducation, sur la perte de repères républicains que révèle la vie dans les établissements scolaires et sur les difficultés rencontrées par les enseignants dans l’exercice de leur profession, le refus de s’associer à une minute de silence est protégé par la liberté de conscience que la République garantit à chacun.
Le principe de la liberté de conscience se range parmi les Principes fondamentaux reconnus par les lois de la République (PFRLR), qui font partie du bloc de constitutionnalité.
Monsieur le ministre, les arguments développés par le député Ciotti peuvent accréditer l’idée que les drapeaux qui présideront désormais à mes leçons signifient que le refus de s’associer à une minute de silence n’est pas un droit reconnu aux élèves. Si tel est le cas, quel sens substantiel précis faudra-t-il donner à la liberté de conscience ?
Je publie cette lettre à l’adresse suivante : http://sebastiannowenstein.blog.lemonde.fr/2019/02/13/drapeaux-dans-nos-classes-quel-sens-donner-a-lamendement-ciotti-lettre-au-ministre-blanquer/
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, monsieur le ministre, l’expression de mes salutations les meilleures.
S. Nowenstein,
professeur agrégé.
Voir aussi :
http://sebastiannowenstein.blog.lemonde.fr/2019/02/15/lettre-au-depute-ciotti-au-sujet-des-drapeaux-dans-nos-classes/