A l’intention des policiers de Timburbrou,
A Timburbrou, le…
Madame, Monsieur,
Nous avons fait appel à vous lorsque nous avons été menacés par des dealers.
Nous avons fait appel à vous lorsque deux de nos agents, voulant éteindre un incendie de poubelle, ont été caillassés et lorsque des groupes de casseurs s’en sont pris à notre établissement et l’ont dégradé.
Nous sommes, et vous et nous, fonctionnaires. Nous sommes, comme vous, attachés au service public et à l’ordre républicain.
La semaine dernière, une discussion est née entre l’un de vous et l’un de nous, qui avait pris des photos de votre intervention destinée à débloquer le lycée. Cette discussion n’a avait pas eu de suite, chacun la considérant sans doute comme un échange, normal en démocratie, entre un citoyen et une police républicaine.
Nos supérieurs ne l’entendent pas ainsi. Notre collègue a été convoquée au Rectorat et vertement sermonnée. Elle est menacée de sanctions contre lesquelles nous la défendons avec fermeté.
En prenant des photos, notre collègue n’a commis ni faute, ni infraction aucune. La démarche qui la vise constitue une instrumentalisation du droit disciplinaire à des fins politiques. C’est à cela, chère Madame, cher Monsieur, que nous nous opposons : au fait que des droits reconnus à chacun soient déniés aux fonctionnaires par une utilisation dévoyée et politique de la procédure disciplinaire.
La prochaine fois que vous viendrez chez nous, nous vous prendrons en photo. Nous ne serons animés d’aucune hostilité à votre égard. Nous le ferons simplement pour montrer au Rectorat que nous sommes solidaires de notre collègue ; qu’attaquer l’un de nous injustement, c’est nous attaquer tous et que les gesticulations sans base légale ne nous impressionnent pas. Nous nous prendrons en photo pendant que nous vous prenons en photo et nous transmettrons ces photos de nous au Rectorat.
Nous souhaitons entretenir des relations cordiales et de collaboration avec vous. Nos élus et représentants syndicaux sont à votre disposition pour vous rencontrer, vous ou vos représentants. Surtout, nous savons que, face à la casse du service public et face aux conditions de travail impossibles qu’on nous impose, -en particulier à vous, policiers, et à nous, enseignants-, nous sommes, nous devons être tous, du même côté.
Nous déposons ce courrier au commissariat de Timburbrou et le transmettons à vos organisations syndicales. N’hésitez pas à venir nous parler au lycée, à nous écrire ou à nous appeler.
Cordialement,
Pour les élus du personnel enseignant…
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