Dans un article du Monde, Brinbaum fait la généalogie du terrorisme jihadiste, s’en prend aux islamo-gauchistes et oublie que l’injustice économique et sociale fournit un terreau au fanatisme. Ne voir que l’aveuglement de certains est aussi une forme de cécité. Voici ma réponse en 1000 caractères (je n’ai pas à droit à plus, en tant que lecteur du Monde)
La question est de savoir comment ces prêcheurs de haine en viennent à trouver un certain écho chez nous qui, pour être fort minoritaire, n’en conduit pas moins certains au passage à l’acte.
On peut faire l’hypothèse que les conditions de vie des populations d’origine immigrée, les discriminations -avérées, voir les rapports du Défenseur des droits- pèsent davantage que les tribunes de quelques militants dont la rhétorique s’égare.
Il se peut aussi que la stigmatisation de toute une communauté et les attaques vindicatives contre une association qui lutte contre cette stigmatisation contribuent à abîmer le lien républicain et favorisent ce contre quoi elles feignent de combattre.
On peut enfin se demander pourquoi des initiatives qui risquent de faire naître des idées assassines, comme montrer, à la rentrée, les caricatures à tous nos élèves (Valls), prospèrent, alors qu’elles sont inefficaces, qu’elles méconnaissent les missions de l’École, qu’elles l’instrumentalisent.
L’aveuglement et l’outrance de certains peuvent s’avérer utiles pour ceux qui ne veulent pas voir que les inégalités font le lit de la radicalisation. Ne voir qu’un aspect du problème est aussi une forme de cécité.
PS : Il reste, quelle que soit la matrice explicative privilégiée, qu’il faudra toujours tenir compte du fait que le passage à l’acte violent ne concerne que quelques individus par an, alors que des millions de musulmans, confrontés aux mêmes déterminismes qu’on s’efforce de mettre en évidence n’ont pas recours à la violence. Sans une finesse accrue des modèles explicatifs, il faut admettre que ceux-ci sont démentis par le faits dans, disons, 5.000.000 de cas et vérifiés dans quelques dizaines de cas.