Non, le Préfet de Paris n’est pas fou !

Revue de presse du Multivers.

Le Courrier de Timburbrou est un journal de référence dans un monde parallèle au nôtre. Il existe des différences non-négligeables entre nos mondes. Par exemple, chez eux, on dit Prétet et non Préfet. L’article régissant le devoir de neutralité du policier est le R443-29 et non le R434-29, comme dans notre monde.

Nous prions le lecteur de ne pas confondre les deux mondes.

Le Courrier de Timburbrou a publié une série d’articles sur le Prétet de Paris et sur la façon dont il réprime la révolte des Gilets Jaunes. Il a tout particulièrement critiqué le Prétet dans l’affaire dite Jessica, qui a suscité l’incompréhension et même la stupeur en Belgique.

Lettre à la directrice du Courrier de Timburbrou en défense du Prétet de Paris.

Madame la directrice du Courrier de Timburbrou,

Je voudrais protester contre la campagne insidieuse que vous nourrissez en Belgique conte le Prétet de Paris. Dans votre acharnement, vous en venez à mettre en cause la santé mentale de ce haut commis de l’Etat.

Je n’ai de cesse d’expliquer et de justifier dans les réseaux sociaux la position du Prétet, qui est aussi celle de l’État. J’ai peu d’espoir d’accéder à augustes colonnes. Je publie cette lettre sur mon blog, à l’adresse https://sebastiannowenstein.org/2019/11/24/non-le-pretet-de-paris-nest-pas-fou/

Les faits sont connus : le Prétet de Paris a décidé d’arrêter Jessica alors que celle-ci s’apprêtait à rentrer en Belgique pour s’assurer qu’elle quitterait le territoire français. Le Prétet a demandé une période de rétention de 28 jours afin de pouvoir organiser l’expulsion de Jessica par avion.

C’est dans l’interprétation de ces faits que nous différons. La vôtre est une attaque ad hominem. La mienne, une analyse rationnelle.

Le Prétet cherche à impressionner les opposants au Régime par des mesures en apparence absurdes afin de susciter la stupeur. Pinker expliquait déjà que, dans le far-west, les cow-boys avaient intérêt à ce qu’on pense d’eux qu’ils étaient un peu fous. Penser d’un adversaire qu’il est prêt à risquer sa vie pour une broutille peut vous dissuader de lui chercher noise. Savoir qu’un Prétet peut vous empêcher de quitter le territoire pour que vous le quittiez en vous enfermant pendant 28 jours, ça calme.

Ce n’est pas parce que les actes du Prétet vous paraissent fous que l’homme l’est. Il fait semblant, c’est tout. C’est de la tactique.

C’est pareil pour cette réplique à la Ionesco, qui fait le tour du net :

« Moi, mon oncle est mort à Monte Cassino, vous savez ce que ça veut dire ? »

Par ces mots, le Prétet répondait à une dame qui lui expliquait qu’elle manifestait sans violence. Ici, cela vous a échappé, il s’agit d’occuper les esprits qui, depuis des jours, se demandent ce que cela peut donc bien vouloir dire, le fait que l’oncle du Prétet soit mort à Monte Cassino.

Et lorsque le Prétet dit à cette même dame : Nous ne sommes pas dans le même camp, madame, en violant en apparence l’obligation de neutralité du fonctionnaire et l’article R434-291 du code de déontologie de la police nationale, il fait comme s’il était Prétet en Chine, dont les autorités considèrent que les contestataires ne font pas partie du peuple2, mais il ne le pense pas non plus.

Je vous rappelle, au demeurant, que l’homme a la confiance des plus hautes autorités de l’Etat français et qu’il a été nommé à Paris après avoir brillé à Bordeaux.

En plus de faire semblant d’être fou, le Prétet applique le droit comme s’il ne le comprenait pas, ce qui est aussi très dissuasif.

En attaquant le Prétet, en mettant en cause sa santé mentale, vous montrez surtout votre incapacité à de comprendre un homme dont la stature vous dépasse. Et puis, le percevez-vous ? attaquer le Prétet, c’est attaquer la France.

Professeur Agrégé.

1L’article R 443-29 correspond à l’article R434-29 dans ton monde, lecteur.

2Voir If Protests Are an ‘Infection,’ What Is China’s Cure? -NYT