Affaire Sandoval. Lettre au ministre Blanquer (IV). MS a-t-il représenté l’IHEAL à l’étranger ?

Monsieur le Ministre,

s/c du chef d’établissement

Dans des courriers que je vous ai adressés au cours des semaines précédentes, je vous interrogeais sur différents aspects de l’affaire Sandoval.

Je voudrais maintenant vous interroger sur les missions que monsieur Sandoval aurait effectuées pour le compte de l’IHEAL pendant que vous dirigiez ledit institut.

Dans un courrier en date du 23 juillet 2007 et adressé à monsieur Couffignal, alors directeur de l’IHEAL, monsieur Sandoval écrit :

Pendant ma période de chargé de cours à l’IHEAL, de 1998 à 2005, sans interruption, j’ai assuré des enseignements, organisé des séminaires, des colloques, des conférences virtuelles, ainsi que d’autres actions. J’ai effectué, au nom de l’IHEAL et avec l’accord de la direction d’alors, plusieurs missions en Amérique Latine, en Europe et aux États-Unis, organisé à Paris et ailleurs des activités avec le monde académique et d’autres personnalités, fait signer des accords de coopération, représenté l’Institut lors de colloques, etc. L’ancien directeur Jean-Marie BLANQUER pourra vous fournir tous les renseignements relatifs à ces activités.

On trouve le nom de monsieur Sandoval dans la documentation de la Conferencia Especial de Seguridad, qui s’est tenue au Mexique en 2003, où il représentait l’Université de Paris III (dont relève l’IHEAL) en compagnie de madame Marie-Danielle Demélas, professeur à Paris III, ce qui semble confirmer au moins en partie les affirmations de monsieur Sandoval.

Les enseignants de l’IHEAL que j’ai interrogés m’indiquent qu’il est totalement inhabituel qu’un intervenant externe se voie confier des responsabilités de la nature de celles pour lesquelles monsieur Sandoval vous prend à témoin.

Pourriez-vous m’indiquer s’il est exact que monsieur Sandoval a effectué les missions mentionnées dans sa lettre -ou une partie d’entre elles- alors que vous dirigiez l’IHEAL ?

Dans l’affirmative, pourriez-vous m’indiquer comment il se fait que de telles responsabilités aient été confiées à monsieur Sandoval ?

Je profite de cet envoi pour vous soumettre l’affirmation que contient l’article publié aujourd’hui 20 janvier par le journal argentin Página 12 :

Una docena de testimonios recabados por Página12 de personas que frecuentaron el IHEAL insisten en decir en que, en varias ocasiones, advirtieron a la dirección sobre la “particularidad” de Sandoval.

Avez-vous souvenir d’avoir été interpellé en tant que directeur sur la compatibilité de l’enseignement de monsieur Sandoval avec les valeurs et l’histoire de l’IHEAL ?

Je vous soumets aussi le propos de l’ancien directeur de l’IHEAL, Olivier Compagnon au sujet du cv de Mario Sandoval :

Olivier Compagnon observa que el currículo que presentó en 1999 “es muy sospechoso, no hay nada preciso. Dice que publicó, pero no qué ni donde, qué editorial, qué publicación. No es serio”.

Monsieur Compagnon s’exprima en des termes proches lorsqu’il fut interrogé par le New York Times:

“It’s nonsensical,” Mr. Compagnon said. “Today we would never hire someone with such a vague profile and resume.”

Considérez-vous qu’il y a eu erreur ou faute dans l’embauche de monsieur Sandoval au vu du caractère manifestement peu sérieux de son cv ? Ayant consulté moi-même ce curriculum vitae, je dois vous avouer que je ne peux que partager la perplexité de monsieur Compagnon.

Je vous prie d’agréer, monsieur le ministre, l’expression de mes salutations respectueuses.

Sebastián Nowenstein,

professeur agrégé.