La façon dont les voyages scolaires sont organisés en France me semble appeler deux observations de nature critique.
- Le type d’organisation qui prévaut méconnaît le prescrit légal en introduisant des inégalités contraires à la loi. J’interpellerai bientôt, sur cette question, le ministre Blanquer par la voie hiérarchique.
- Les avantages pédagogiques et éducatifs qu’on escompte lorsqu’on organise un voyage peuvent être accrus si l’on fait appel à des dispositifs qui favorisent davantage le contact avec la société du pays où l’on se rend et si on fait appel davantage que cela n’est fait à l’implication personnelle de chaque élève dans la préparation du voyage. De plus, le départ d’une proportion considérable de nos effectifs a pour effet de nous priver d’une semaine de cours en une période qui est déjà considérablement amputée par l’organisation du baccalauréat.
Je me permets de proposer un dispositif qui me semble rencontrer partiellement ces critiques. Pour le moment, il ne s’agit, bien entendu, que d’une piste de réflexion, mais je pense qu’on pourrait mettre en place une expérimentation qui permettrait de tester les mérites et les inconvénients du dispositif envisagé.
Je propose que l’on se donne l’objectif suivant : chaque élève aura la possibilité d’effectuer un séjour à l’étranger pendant sa scolarité dans notre établissement. Cette possibilité sera assortie de conditions, la première desquelles sera d’avoir effectué un travail de préparation approprié et de l’avoir présenté de façon convaincante devant un jury désigné à cet effet.
Les voyages se dérouleront de préférence pendant les vacances scolaires. Les élèves se déplaceront individuellement pendant leur année de première ou de terminale et séjourneront chez la famille d’un camarade du pays visité, dont l’établissement sera lié au nôtre par une convention dûment établie. La préparation dont on parle plus haut inclura une correspondance régulière avec la famille d’accueil, ainsi qu’avec les camarades du lycée partenaire.
Le voyage ainsi conçu est donc l’aboutissement d’un travail sérieux. Il doit être aussi un point de départ de liens enrichissants avec une société étrangère.
Les simulations (fort limitées, je le reconnais) que j’ai effectuées permettent de tabler sur des frais de transport dont le montant serait de l’ordre de 60 euros (prix, par exemple, d’un trajet Bruxelles-Barcelone en avion). Les frais d’hébergement seraient nuls. Un telle somme, dépensée donc une fois par élève sur les trois années de sa scolarité, ne paraît pas déraisonnable. La possibilité qu’une partie de la somme soit réunie grâce aux efforts collectifs et conjugués des élèves et de la communauté éducative par l’intermédiaire d’activités modestement rémunératrices ne paraît pas constituer une entorse sérieuse au principe de gratuité.
Je suis tout à fait d’accord avec toi. L’organisation actuelle n’est pas satisfaisante, consumériste et très inégalitaire. J’imagine que tu as transmis ce courrier à la direction.