Chères et Chers élèves,
J’espère que les vacances ont été reposantes.
Vous trouverez ci-après des propositions de travail pour la semaine.
Si aucune d’elles ne vous convenait, écrivez-moi en répondant à ce mail pour m’en proposer d’autres qui pourraient vous intéresser davantage.
Si vous souhaitez travailler sur certaines d’entre elles au-delà de la semaine prochaine, il n’y a pas de souci non plus.
Je vous demande d’écrire à peu près 200 mots (ou 200 mots par semaine). Si vous voulez me rendre un film, cela est possible aussi, à condition que vous ayez l’accord de vos parents.
Comme c’est le cas depuis le début du confinement, vos travaux seront corrigés, mais pas notés.
Ces propositions sont une invitation au travail collectif. Ce que je vous suggère, c’est de prendre en charge chacun une activité différente et de vous coordonner pour obtenir un ensemble cohérent.
Comme d’habitude, je suis à votre disposition, par mail, pour répondre à vos questions.
Bon travail,
SN
PS : L’activité que je préfère est celle du film.
I. Un film.
Vous avez décidé de tourner un film dont voici le synopsis :
2029 : un chercheur découvre que l’épidémie de COVID-19 avait été prédite dès 2019 par des jeunes français qui, affirmant venir du futur, annonçaient la survenue imminente de la maladie et demandaient aux autorités de prendre des mesures appropriées. Ces jeunes n’avaient pas été crus.
Votre film se présente sous la forme d’un documentaire où l’on entend les témoignages des personnes qui ont connu ces jeunes.
Votre film est donc une fiction qui se présente sous les traits d’un documentaire tourné à l’avenir.
ATTENTION : vous n’êtes pas obligés de tourner un film. Pour les activités proposées, il suffit d’IMAGINER que vous tournez un film. Maintenant, si vous vous y mettez à plusieurs et que vous tournez un film (avec l’autorisation de vos parents) en espagnol, eh bien, ce serait fabuleux.
Propositions de travail.
- Avant le film.
- Écrire un mail à un acteur espagnol confiné et sans travail pour lui proposer de participer au film. Il devra enregistrer un témoignage et vous l’envoyer.
- La même chose, mais sous forme de vidéo. (Attention, ne publiez rien sur Internet sans l’autorisation de vos parents).
- Imaginez un texte (ou tournez une vidéo) destiné à être diffusé dans les réseaux sociaux par lequel vous annoncez que vous recherchez des acteurs pour votre film. Comme ici :
- Écrire une partie du scénario, par exemple, l’un des témoignages ou une partie de la voix-off du documentaire. Et tournez la vidéo, si vous en avez envie. Attention, encore une fois : pas de diffusion d’image sans l’accord de vos parents.
Témoignage du contremaître. (sur un autre site)
- Écrire à un scénariste espagnol confiné et sans travail pour qu’il vous aide.
- Écrire à un camarade (à une classe, à un lycée…) pour qu’il s’associe d’une façon ou d’une autre au projet.
2. Après le film
Le film a été un succès.
- Écrivez un article de presse où le journaliste dit tout le bien qu’il pense du film et du jeune metteur en scène qui l’a tourné.
- Interviewez le metteur en scène ou les acteurs du film (comment l’idée a-t-elle surgi ?, quelles furent les difficultés du tournage ?, comment gérer un tel succès sans être déstabilisé ?…).
4. Des super-héros ?
Frustrés par leur échec, les jeunes voyageurs du temps ont décidé de constituer une société secrète pour protéger le monde. Dévoiler qu’ils viennent du futur, c’est se condamner à être la risée du monde : l’occulter est nécessaire à l’efficacité de leur action. A vous de voir si vous voulez ou pas qu’il soit question de ces super-héros dans le film.
Dos superhéroes que viajan a través del tiempo hablan de su experiencia.
- Écrire le scénario du film.
Si vous vous organisez comme il faut, il se pourrait qu’à plusieurs vous parveniez à écrire un véritable scénario. Alors, la proposition de travail 1 (voir plus haut) deviendra peut-être le premier pas que vous effectuerez dans le lancement de votre future carrière dans le cinéma. Qui sait ?
II. Discuter avec sa mère sur les études.
Vous avez en annexe (plus bas) un dialogue entre l’écrivain García Márquez et sa mère, déçue qu’il ait abandonné les études de droit.
Propositions de travail :
Transformez ce dialogue : le narrateur décide de devenir un super-héros (ou metteur en scène, ou acteur…)
- Imaginez le dialogue entre la mère et le père où la première annonce au second que leur fils a choisi de quitter les études pour devenir un super-héros (ou metteur en scène ou acteur…)
- Imaginez un dialogue analogue à celui-ci au sujet de vos voyages dans le temps et de votre appartenance à une société secrète de super-héros.
III. Voyager dans le temps et tomber sur soi-même vieux (ou jeune).
Ci-après, deux court-métrages inspirés du récit de Jorge Luis Borges El otro :
Le récit est lu ici :
Le texte est à votre disposition ici :
Propositions de travail :
- Intégrez ce texte dans l’activité précédente de votre choix ou
- Écrivez un récit librement inspiré de ce texte.
IV. Rendez-vous des voyageurs du temps.
Un rendez-vous des voyageurs du temps a été pris pour le 7 mai 2005, au célèbre MIT. Je ne plaisante pas : il s’agit de la Time Traveler Convention. Il en est question dans une conférence conférence donnée dans une librairie de Buenos Aires.
Propositions de travail :
- Préparez un exposé pour expliquer, à l’occasion de cette conférence, votre expérience de voyage dans le temps à d’autres voyageurs.
- Écrivez un mot à votre professeur d’espagnol en lui expliquant que, ayant dû assister à cette conférence, vous n’avez pas pu rendre à temps le devoir qu’il vous avait demandé.
V. Vous êtes devenus célèbres grâce à vos histoires en espagnol.
Proposition de travail :
Répondez, je vous prie, aux questions que vous posent vos lecteurs.
Si elles ne vous conviennent pas, imaginez en d’autres.
- Laura Coronada: En su obra aparecen mucho los machiguengas ¿Cómo descubrió usted a esta población? ¿Tiene amigos machiguengas? ¿Conoce usted el idioma machiguenga?
- Estranka Dos: Usted ha recibido amenazas de paranarcotraficantes colombianos cercanos al expresidente Uribe ¿Tiene miedo? ¿Perturban su inspiración estas amenazas?
- Luisa de la Madriguera: ¿Por qué hay tantos conejos en su obra?
- Cosita soleada: ¿Es usted un escritor organizado o, por el contrario, más bien caótico?
- Elio Pirata Bronceado: ¿Qué recuerdos conserva usted de la pandemia del coronavirus?
- María del Mar Confinado: Gracias por sus maravillosos libros y gracias por escribir en español. He leído que aprendió usted nuestro idioma en Madrid ¿es así?
- Cuchi del Alto Bosque : ¿Cuáles son sus autores preferidos y que más han influenciado su obra?
- Estrella Kinera: La serie que se inspira de su libro es una superproducción realizada por suscripción popular, algo desconocido hasta ahora ¿Cómo surgió la idea?
- José María Montañés : Usted se casó con la actriz que protagoniza la serie ¿Fue la serie un pretexto para acercarse a ella?
- José Andrés de Llano : A mí también me gusta escribir, pero no tengo ideas ¿Qué hago?
- Jesús Confinado : Yo he copiado una página suya para un deber de español y el profesor me ha puesto (le ha puesto, quiero decir) un 16/20 ¿Qué le parece?
VI. Répondre à un producteur qui veut acheter vos histoires pour en faire une série.
Ci-après, la transcription du message vidéo que vous adresse un célèbre producteur espagnol.
Voici le message :
Proposition de travail :
Répondez-lui. Attention, pesez soigneusement votre décision, car ce producteur n’a pas une réputation très flatteuse dans le milieux du cinéma. Son surnom, c’est El tiburón (Le requin).
Hola, chicas y chicos,
Mi nombre es Astraco del Palomo y soy productor de series.
Tengo poco tiempo, soy una persona muy ocupada.
Quiero compraros vuestra o vuestras historias para hacer una serie.
¿Cuánto queréis?
Vuestro profesor me transmitirá la cantidad que pedís.
Escribís buenas historias, pero os hace falta un profesional, alguien como yo.
Vuestra juventud y mi experiencia son la clave del éxito.
Quizás no conozcáis mi nombre, pero todos habéis visto mis series :
Machiguengas,
Las sinsombrero,
Blob, Conejo y Sumo.
Mi barco, mi tesoro.
Etc, etc.
No tardéis, que tengo muchos proyectos. No esperaré vuestra respuesta demasiado tiempo.
Annexe
Diálogo entre García Márquez y su madre.
—Tu papá está muy triste —dijo.
Ahí estaba, pues, el infierno tan temido. Empezaba como siempre, cuando menos se esperaba, y con una voz sedante que no había de alterarse ante nada. Sólo por cumplir con el ritual, pues conocía de sobra la respuesta, le pregunté:
—¿Y eso por qué?
—Porque dejaste los estudios.
—No los dejé —le dije—. Sólo cambié de carrera.
La idea de una discusión a fondo le levantó el ánimo. —Tu papá dice que es lo mismo —dijo.
A sabiendas de que era falso, le dije:
—También él dejó de estudiar para tocar el violín. —No fue igual —replicó ella con una gran vivacidad—. El violín lo tocaba sólo en fiestas y serenatas. Si dejó sus estudios fue porque no tenía ni con qué comer. Pero en menos de un mes aprendió telegrafía, que entonces era una profesión muy buena, sobre todo en Aracataca.
—Yo también vivo de escribir en los periódicos —le dije. —Eso lo dices para no mortificarme —dijo ella—. Pero la mala situación se te nota de lejos. Cómo será, que cuando te vi en la librería no te reconocí.
—Yo tampoco la reconocí a usted —le dije.
—Pero no por lo mismo —dijo ella—. Yo pensé que eras un limosnero. —Me miró las sandalias gastadas, y agregó—: Y sin medias.
—Es más cómodo —le dije—. Dos camisas y dos calzoncillos: uno puesto y otro secándose. ¿Qué más se necesita?
—Un poquito de dignidad —dijo ella. Pero enseguida lo suavizó en otro tono—: Te lo digo por lo mucho que te queremos.
—Ya lo sé —le dije—. Pero dígame una cosa: ¿usted en mi lugar no haría lo mismo?
—No lo haría —dijo ella— si con eso contrariara a mis padres.
Acordándome de la tenacidad con que logró forzar la oposición de su familia para casarse, le dije riéndome:
—Atrévase a mirarme.
Pero ella me esquivó con seriedad, porque sabía demasiado lo que yo estaba pensando.
—No me casé mientras no tuve la bendición de mis padres —dijo—. A la fuerza, de acuerdo, pero la tuve.
Gabriel García Márquez, 2002, Vivir para contarla, Mondadori, p. 161Gabriel García Márquez, 2002, Vivir para contarla, Mondadori, p. 16.