Borges, les stérilisations forcées et le crime de génocide.

Chères et chers élèves,

Borges, nous l’avons remarqué, cherche souvent l’unité essentielle que des récits en apparence différents recèlent. Après avoir étudié Tema del traidor y del héroe ou Historia del guerrero y de la cautiva, je vous ai demandé d’imaginer des histoires différentes qui, à bien y réfléchir, seraient, au fond, la même histoire.

Je vous demande aujourd’hui de me dire si la stérilisation forcée des femmes péruviennes et celle des adolescentes groenlandaises sur sont, au fond, la même histoire et si cette même histoire est celle d’un génocide. Je parie que vous direz non d’emblée à la seconde question, mais prenez le temps de lire l’article II, paragraphe d de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Vous le constatez : le fait d’entraver les naissances avec l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel constitue un génocide. Je crois que, maintenant, vous n’êtes plus aussi sûrs de votre réponse et que vous vous dites que la question mérite réflexion. C’est ce que je vous demande de faire : prenez un peu le temps de la réflexion et efforcez-vous de vous documenter. Je ne vous demande pas une réponse définitive, bien entendu, je vous demande une réponse argumentée (ce qui est sans doute plus difficile).

J’ai une deuxième question pour vous. Regardez le travail que Juliette Pavy a consacré à la stérilisation des femmes groenlandaises. Imaginez maintenant qu’une femme péruvienne découvre ce travail. Comment réagit-elle ?

Extrait de Annales du lycée de Timburbrou, mars 2037.