Les notes précédentes sont à trouver ici : https://sebastiannowenstein.org/?s=dgsi
Résumé des faits
Monsieur Nierenstein a demandé communication des documents suivants :
- Tous les documents concernant le musée de l’Homme communiqués au New York Times par votre administration depuis 2016.
- Tous les rapports produits par le Musée de l’Homme portant sur la question des restes humains que le Musée a en garde.
- Tous les documents produits par Mennecier, Philippe, portant sur les restes humains que le Musée possède.
- La version complète de ce document : https://science.mnhn.fr/institution/mnhn/collection/ha/list
- Tous les rapports du gouvernement ou produits à la demande du gouvernement portant sur les restes humains du musée de l’Homme.
- Tous les rapports produits par le Ministère de la Culture portant sur les restes humains du Musée de l’Homme.
L’administration n’a pas donné suite à sa demande. Le surveillé a alors saisi la CADA. On peut craindre un avis favorable ou partiellement favorable de cette dernière. Si tel est le cas, Nierenstein, si l’on en juge par son comportement passé, ne manquera pas de saisir le tribunal administratif.
Le contexte
Le Musée de l’Homme détient 18.000 crânes. Ces crânes appartiennent à la Nation. Ils ne peuvent être restitués sans une loi. Ces crânes étaient envoyés au Musée de l’Homme à des fins scientifiques, surtout pour l’étude des races. Aujourd’hui, ces crânes ne présentent aucun intérêt scientifique. Ils sont un fardeau qui nourrit les reproches faits au passé colonial de notre pays. Il demeure qu’ils sont difficiles à restituer : qui a le droit de les réclamer ? Veut-on seulement les récupérer, ces crânes ?
Antigone
Monsieur Nierenstein a convaincu la troupe amateur Théâtre des mines de jouer Antigone sur l’esplanade du Musée de l’Homme. Monsieur Nierenstein pense que les restes humains détenus par le Musée de l’Homme doivent trouver une sépulture et voit dans chacun de ces crânes le frère d’Antigone. Actuellement, la troupe répète. Nous ne savons pas quand interviendra la représentation.
Pour rappel, dans la tragédie de Sophocle, Antigone défie le roi de Thèbes, Créon, qui a interdit que Polynice, frère de la jeune femme, soit enseveli. On a coutume de voir dans Antigone l’incarnation de la résistance à une loi injuste, opposition qui se fait en invoquant des principes que la loi ne saurait méconnaître.
Monsieur Nierenstein cherche à faire surgir des Antigones dans les pays d’où sont originaires les crânes détenus par le Musée de l’Homme. Ces Antigones seraient des personnes qui verraient dans ces crânes les restes de leurs ancêtres.
Risques
En principe, le risque est faible. Alors que l’existence de ces restes est relativement connue depuis quelques années, les demandes de restitution sont rares. On doit cependant rappeler que, effectuée de façon précipitée et sous pression, la restitution de crânes algériens (il y a eu des crânes français qui se sont glissés malencontreusement dans le lot) a conduit à des tensions entre la France et l’Algérie.
Monsieur Nierenstein a commencé à écrire à des troupes de théâtre africaines pour les inviter à adapter Antigone à la situation des crânes du Musée de l’Homme. Il a obtenu des réponses de Guinée-Conakry et du Togo. Une troupe préparerait une adaptation d’Antigone à Nzérékoré, ville située dans la Guinée forestière. L’adaptation se ferait en guerzé, langue parlée dans la ville.
Bolloré, le Togo et la Guinée
L’industriel Bolloré fait l’objet de poursuites pour des faits présumés de corruption au Togo et en Guinée. Dans ses réseaux sociaux, monsieur Nierenstein diffuse souvent des articles sur ces poursuites. On ne peut pas exclure que son travail sur les crânes du Musée de l’Homme s’articule avec une enquête sur les affaires africaines de l’industriel.
PS : Une proposition d’adaptation d’Antigone a été envoyé à la salle Canal Olympia de Conakry, que l’industriel possède. Nous ignorons s’il existe un lien ou pas avec les démarches de Nierenstein.