Travailler sur les soupçons infondés de la ministre Bergé, sur les fausses informations qu’elle diffuse et sur les indignations sélectives dont elle fait montre.

Chères et chers collègues,

Sans fondement, mais en cohérence avec la communication israélienne, la ministre Bergé a fait planer le soupçon que les associations féministes ne dénonçaient pas les crimes commis par le Hamas parce que les victimes étaient juives ou israéliennes. Aussi graves qu’infamants, ces soupçons ont été rendus publics par la ministre en même temps qu’elle annonçait sur Radio J qu’elle instruisait ses services pour qu’ils passent au crible les déclarations des associations féministes au sujet des attaques du Hamas du 7 octobre. Celles qui auraient tenu des propos ambigus sur ces attaques ou qui n’auraient pas su les caractériser ne devraient pas recevoir de financement public.

Sur la même antenne, la ministre a prétendu que des milliers de femmes ont été exterminées, assassinées, violées ou brulées. Le nombre total des victimes des attaques du 7 octobre s’élevant à 1160 et que les otages étant, au moment où j’écris ces lignes, au nombre de 132, les estimations étaient évidemment fausses. Il reste qu’à l’aune des estimations de la ministre, toutes les associations auraient dû être privées de leurs subsides…

L’enquête des services de la ministre a conclu qu’aucune association féministe n’avait tenu de propos problématique au sujet des attaques du 7 octobre. C’est la ministre elle-même qui en a fait l’annonce dans le Parisien. Madame Bergé a étrangement déclaré qu’elle avait déclenché l’enquête précitée pour envoyer un message clair. La ministre semble aussi découvrir rétrospectivement qu’elle a craint que les associations féministes aient fait de l’apologie du terrorisme au bénéfice du Hamas. Au moment où elle annonçait son enquête, la ministre n’a pas évoqué cette crainte et elle ne semble pas avoir saisi le procureur de ce délit allégué d’apologie du terrorisme.

Les déclarations de la ministre créent une impression d’incohérence aussi étonnante qu’intrigante. Elles font également naître l’apparence que le réel compte peu pour elle. Mais ce qui paraît en vérité plus digne d’étude est la réaction (ou l’absence de réaction) des grands médias devant ce rapport problématique au réel. Tout se passe comme si diffuser de fausses informations, créer des soupçons infondées et donner des missions absurdes à des services administratifs ne méritait pas que la presse s’y intéresse.

Je vous propose de travailler collectivement sur ce dossier.

N’hésitez pas à me contacter : sebastian-andre.nowenstein@ac-lille.fr ou s.nowenstein@gmail.com

Bien cordialement,

S. Nowenstein, lycée Gaston Berger, Lille.